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Gorean Ladies

28 juillet 2012

Ianda - Akicita et Atgar le Haut Scribe

Les enfilades de couloirs se succédaient en donnant l'impression de n'avoir été créés que pour perdre Akicita. Ces couloirs donnaient sur des escaliers qui se jetaient dans des halls qui donnaient sur d'autres couloirs qui partaient dans toutes les directions et ceci à l'infini. Akicita se sentait infiniment plus mal à l'aise dans une citée que les armes à la main, au milieu de nulle part, à lutter farouchement pour vendre le plus chèrement possible sa peau.

Pourquoi le haut scribe voulait-il la voir ? Surtout la, maintenant, alors qu'exceptionnellement la cité était déserte ou presque ?
Rien n'effrayait plus Akicita que de se retrouver seule avec un homme dans une pièce ou elle ne se sentirait pas à sa place. Akicita n'était pas une potiche de salon experte en minauderies parfaitement à l’aise dans le rôle de "faire valoir" de la gente masculine de certaines cités débordantes d’orgueil et de morve. La jeune fille n'avait pas l'âme d'un animal de compagnie et encore moins celle d'une poupée d’alcôve. Certes elle était issue d'une famille libre mais les épreuves qu'elle avait du subir depuis son enlèvement par les Talunas tout autant que les luttes incessantes qu'elle avait du mener ensuite avaient laissé des traces.
La petite Akika, que son Père nommait parfois en riant ma petite Akicita Hemaca en remarquant sa fougue et sa combativité sans aucun doute héritée de son sang, était morte dans la forêt de Schendi. Akika était morte et avait laissée la place à Akicita Hemaca qui avait su survivre sans aide ni personne pour la guider et encore moins pour la protéger ! Akicita n'avait pas eu le choix : elle avait apprise à être à la fois l'homme et la femme pour survivre, ou mourir.

A force de réflexions Akicita se trouva enfin devant la pièce ou Atgar travaillait, sans même s'être rendue compte du chemin exact parcouru. Elle devinait le scribe en ombre chinoise au travers de la tenture bleue qui masquait l'ouverture. Le bruit de ses pas et le cliquetis de son épée qui battait à sa hanche avait du attirer l'attention de l'homme de lettres car presque immédiatement il lui dit d'entrer.

Akicita ne manqua pas d'être impressionnée par le nombre de rouleaux, de parchemins et de livres qui tapissaient la quasi totalité des murs de la pièce et recouvraient une bonne partie de la grande table de travail. Les lèvres de la jeune fille esquissèrent un sourire derrière son voile de femme libre alors qu'elle se demandait si une fois toutes ces écritures rentrées dans une tête il restait assez de place pour autre chose. Elle savait très bien que les scribes n'étaient pas réputés pour leur art du combat.

Après les formules de politesse et de courtoisie obligatoires dans toute cité de Gor qui se respecte, vinrent les banalités qui s'en suivent tout aussi systématiquement. Puis, signifiant que l'on allait enfin rentrer dans le vif du sujet, Atgar lui demanda de s'assoir sur le banc qui faisait face à sa table de travail. Akicita posa donc doucement ses fesses sur le bois poli et ciré tiède et attendit que son hôte contourne la table pour se poser dans le large siège qui lui faisait face. Mais lorsqu'elle vit Atgar s'assoir à ses côtés sur la banc, la jeune fille sentit son inquiétude monter au même rythme que les battements de son coeur. Instinctivement elle s'écarta un peu plus en se rapprochant dangereusement du bord du banc et elle posa négligemment sa main sur la garde de son épée dans un geste très naturel pour faire penser au résultat du plus grand des hasards. Elle ne voulait à aucun prix offenser le haut scribe, mais elle n'hésiterait pas une seconde à tenter de le pourfendre s'il essayait d'abuser d'elle, et ceci même si elle savait très bien que cela déclencherait une chasse mortelle dont elle serait le gibier. Akicita n'étant que le fantôme d'Akika, elle ne craignait pas la mort, et en tout cas bien moins que les pulsions des hommes.

Le haut scribe avait-il remarqué le manège et fait comme s'il n'avait vu ni le geste ni son but, ou ce genre de détail bien trop terre à terre pour les méandres de son esprit saturé de culture n'avait même pas crevé le voile de son esprit ?
A ce moment précis Akicita s'en moquait autant que de l'heure précise de sa première tétée, la seule chose qui comptait pour elle était de pouvoir ressortir de ce palais dans le même état qu'elle y était entrée.

Le scribe ne voulait aucun mal à Akicita qui le réalisa très vite. De sa bouche cultivée coulaient des phrases remplies de mots, des mots enrobés de miel et de velours mais qui n'en dissimulent pas moins des vérités plus dures et blessantes que le fer des armes. Akicita sentait néanmoins la lassitude qui suintait de cette cascade de mots qui venaient se briser sur le mur de sa propre souffrance. Cet homme avait touché du doigt une partie de sa plaie béante et tentait de d'en réparer les dégâts en usant de la science qu'il maitrisait le mieux : celle des mots.

Akicita, qui buvait ces paroles jusqu'à l'ivresse, sentait sa tête tourner et son esprit s'embrumer. Elle n'était qu'une sauvageonne, un être écorché vif simplement capable de mettre en face d'une action une réaction rapide et à peu près appropriée. Mais comment lutter face à des mots... C'était bien au dessus de ses forces...

Soudain des bruits qui montaient de la cour intérieure de la cité, la sortirent brusquement de sa torpeur. Akicita retrouva toute sa force et son énergie le temps d'un battement de paupière. Elle s'excusa maladroitement et bondit le plus rapidement possible pour partir au pas de course dans le labyrinthe jusqu'à la source de ces bruits. Elle ne voulait pas que qui que ce soit puisse violer l'intimité de Landa's Pirat pour perpétuer quelque forfaiture à son encontre. Elle imaginait le pire comme l'enlèvement de force d'une kajira de sa cité. Pendant qu'elle courait de toute la vitesse de ses jambes elle admettait qu'elle n'était pas mécontente d'avoir pu ainsi s'extirper à l'emprise hypnotique qui la gagnait dans cette pièce aux tentures bleues du palais.

Quand Akicita arriva sur le pavé de la cour elle découvrit un homme étranger et Sa-Bana, la première fille de Landa's Pirat. Akicita ne connaissait pas cet étranger et son réflexe fut de porter la main sur la garde de son épée. Elle était prête à agir et elle le resterait tant que l'origine des bruits qui l'avait attirée jusqu'ici et la présence de cet intrus ne serait expliqués et éclaircis. Dans ce genre de situation Akicita était dans son élément, dans un contexte qu'elle savait maitriser : il y avait peut être du danger et si danger il y avait elle allait œuvrer pour l'éliminer. Elle ne voyait plus que l'homme inconnu qui lui faisait face et elle oubliait le haut scribe qui l'avait suivi avec... un temps de retard. Mais peut être que le poids de l'esprit repose parfois un peu trop lourdement sur les jambes les rendant ainsi moins efficaces...

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